Vers une High Line à Liverpool ?

Après Paris, Queens, et bien sûr, Manhattan, c’est au tour de Liverpool de se doter de son projet de High Line. Particulièrement popularisé par la grosse pomme, le concept de High Line repose sur l’aménagement d’anciennes voies surélevées (rails, routes…) laissées à l’abandon en milieu urbain au profit de parcs linéaires.

NYC High Line – © Iwan Baan, 2011

Pas de surprise donc au sujet du contenu de ce nouveau projet ; il prévoit ainsi la requalification de deux branches d’autopont (le Churchill Flyover) promises à la destruction au profit de pistes cyclables, de chemins piétons et de divers aménagements culturels ou commerciaux.

Vue sur les autoponts (Google)

Le Churchill Flyover constitue la seule section restante d’un projet des années 70 consistant à la création d’une autoroute urbaine desservant le centre ville de Liverpool. C’est la proposition de destruction de cet aménagement par le conseil communal qui a motivé la constitution d’un projet de sauvetage par les amis de l’autopont (Friends of the Flyover). Ce dernier assoit notamment sa proposition sur son coût : Alors que la destruction de l’autopont coûterait environ 3 à 4 millions de livres (près de 4.9 millions d’euro), sa transformation pourrait revenir deux fois moins cher.

Visuel du projet (Friends of the flyover)

Afin de valider son projet, et c’est ce qui en constitue l’originalité, les amis de l’autopont ont initié une levée de fonds afin de financer les études de faisabilités nécessaires à la réalisation du projet. Une campagne sur Spacehive, plateforme regroupant des projets citoyens, a ainsi été organisée ; elle a déjà regroupée la somme réclamée par ses initiateurs, un peu plus de 40 000 livres. Parmi les contributeurs, de nombreux particuliers, mais également des entreprises locales, intéressées par le projet.

Les premiers visuels de ce projet ont été conçus par StudioF, un studio de design de la ville situé non loin des Churchill flyover.

La réussite (pour l’heure), de ce projet, c’est également de s’inscrire dans l’air du temps, conjuguant principe d’économie, aspiration au recul de la voiture en centre ville et mobilisation citoyenne. Le Crowdfunding (financement participatif) s’avère une fois encore constituer la pierre angulaire de cette démarche. A l’instar de ce qui avait été mis en oeuvre pour +Pool, la levée de fond ne concerne pas le financement du projet dans son ensemble, mais uniquement une partie de ce dernier, en phase amont. Son étude de faisabilité dans le cas présent. Un moyen puissant de jauger (et de stimuler) la popularité du projet et son soutien par la population.

Le Crowdfunding comme levier d’influence auprès des pouvoirs publics ? Cela s’est vu ailleurs, mais cela marchera-t-il à Liverpool ?