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Une sculpture de l'artiste Pierre Vivant mettant en scène nos fameux feux tricolores

Bientôt la fin des feux tricolores ?

Les carrefour à feux n’ont plus la cote ! Plusieurs grandes villes françaises, comme Bordeaux, Nantes et bientôt Paris, on décidé de supprimer de nombreux feux tricolores pour fluidifier et sécuriser le trafic automobile.

Cela peut paraître étonnant, mais la suppression de ces feux aurait tendance à faire diminuer le nombre d’accidents. Selon le CEREMA, un tiers des accidents qui se produisent en ville sont consécutifs à un franchissement de feu rouge. En France, 30 000 intersections sont équipés par ce dispositif, inventé à Londres en 1868 et adopté, depuis, dans tous les pays du monde.

Un automobiliste se présentant à une intersection démunie de feux tricolores est effectivement plus attentif et ralentit à l’approche des passages piétons. A contrario, les usagers qui franchissent un croisement au vert ont une impression de sécurité et ne pensent pas à vérifier si quelqu’un arrive d’une autre voie en ayant grillé le feu rouge… Même phénomène côté piétons, qui regardent à deux fois avant de s’engager pour traverser, lorsqu’il n’y a pas de feux tricolores.

Autre enjeu : la crédibilité des feux tricolores. Le feu tricolore est moins crédible lorsqu’il oblige les véhicules à s’arrêter alors qu’aucun piéton ou véhicule ne s’engage à l’intersection, or c’est le cas pour un certain nombre de croisements… Faites le test dans votre quartier.

Partant de ces différents constats, Bordeaux s’est par exemple fixé un objectif de suppression de quelques 300 feux tricolores en 5 ans. Le Conseil de Paris a lui voté, le 30 janvier dernier, une expérimentation de l’abandon des feux de signalisation en zone 30 d’ici 2018.

Ceux-ci sont généralement remplacé par des priorités à droite, des cédez-le-passage ou encore des giratoires. Ils sont souvent accompagnés par des aménagements de voirie comme la création d’un îlot central, ou une surélévation des passages piétons. A Abbeville (Somme), Le Parisien nous apprend que dix carrefours à feux tricolores ont été supprimés, remplacés par neuf giratoires et un stop. Le trafic est ainsi devenu beaucoup plus fluide et le nombre d’accidents est limité, selon la municipalité. Quid de la qualité des ces aménagements urbains ?

Si le giratoire placé sur une ligne droite permet effectivement de briser la vitesse, il constitue un véritable obstacle à la circulation des piétons et demeure dangereux pour les cyclistes. Il questionne également quant à son impact plutôt négatif sur la qualité de nos paysages. La France demeure un cas exceptionnel avec ses quelques 40 000 ronds-points. Campagne, rase-campagne, banlieue, ville, village, centres commerciaux… Aucun endroit n’échappe à la folie des giratoires.

Une tradition qui demeure pourtant contre-productive en vue d’aménager des espaces publics de qualité, privilégiant les modes doux, sans parler de la consommation foncière excessive, induite par de tels projets. On vous passe le couplet sur l’exceptionnelle  « créativité » des collectivités quant à l’aménagement de ces objets routiers…

A noter que certains ronds points sont désormais desservis par des feux rouge…

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L'auteur
Edouard Malsch

Urbaniste, Géographe, Co-Fondateur & Community Manager pour UrbaNews.fr.

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