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Le Louvre-Lens, par SANAA, inauguré

Inauguré aujourd’hui en présence de François Hollande, Président de la République, le musée du Louvre-Lens a pour objectif de revitaliser le bassin minier, territoire durement touché par les crises économiques successives. L’exemple du Guggenheim de Bilbao a souvent été pris en exemple pour justifier ce choix fait en 2004. Plus de 500 000 visiteurs y sont désormais attendus chaque année.

Le musée du Louvre-Lens ©Reuters

Si beaucoup de choses ont été dites sur le contenu du musée, nous allons nous pencher sur son contenant. Les nombreux articles relatant l’inauguration du Louvre-Lens oublient souvent de citer les architectes qui l’ont bâtis : l’agence SANAA des architectes japonais Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa, lauréats du Prix Pritzker 2010. Pour ce projet, ils ont fait équipe avec les new-yorkais de Imrey Culbert Architects, spécialisés en conception de musées et de galeries d’art, et avec l’architecte-paysagiste française Catherine Mosbach.

Le Louvre-Lens a pris place sur le site du carreau de la fosse n°9 (Théodore Barrois) à proximité de nombreuses infrastructures de transport : autoroutes A1, A21 et A26 ; et la gare de Lens, qui sera desservie par le TGV. Cette accessibilité facilitée pour les visiteurs devraient les attirer en nombre.

Projection aérienne du Louvre-Lens sur le site de la fosse n°9

La transparence a été la notion clé du Louvre-Lens pour SANAA car elle va attiser la curiosité des gens de l’extérieur pouvant voir ce qu’il se passe à l’intérieur, mais aussi pour ceux de l’intérieur qui profiteront de la nature entourant le musée. Le site est légèrement surélevé dans la ville et cerné par une lisière arborée, d’où l’importance pour l’équipe de fondre le musée dans son environnement afin de ne pas l’imposer visuellement. Le bâtiment s’intègre dans une sorte clairière, « une île verte au milieu de la ville » selon Louis-Antoine Grego, désigné chef de projet par SANAA.

Le musée s’organise en cinq volumes suivant les courbes naturelles du site. Les pavillons sont incurvés pour concorder avec le paysage. Comme l’explique Louis-Antoine Grego : « les murs sont légèrement courbes et les toitures, en écho à la pente du site, légèrement inclinées ».

Le musée vu de l’extérieur

Un hall d’accueil de 4000m², entièrement vitré,  donne sur la galerie du temps (3000m²) et sur une salle réservée aux expositions temporaires (2000m²), dont les matériaux extérieurs utilisés sont en aluminium anodisé pour créer un jeu de réflexions sur le paysage de par leurs courbures.  Le toit de la galerie est entièrement vitré avec une série de lamelles inclinées apportant une luminosité naturelle maximale.

Aucun couloir ne relie les bâtiments afin de donner de la continuité entre chaque espace pourtant fractionné pour donner une logique à la visite. Les pavillons sont reliés entre eux par leurs angles. Louis-Antoine Grego nous explique ce choix par le fait que l’absence de vocabulaire architectural, donc d’ouvertes, permet de se concentrer sur les œuvres.

Vue intérieure ©MAXPPP

Catégorie:Architecture, France
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L'auteur
Pierre Tardy

Rédacteur pour Urbanews.fr & chargé de mission à la MEL. Diplômé de l'Institut d'Aménagement et d'Urbanisme de Lille (IAUL).

4 Commentaires

  • 5 décembre 2012 à 18:49
    Le Renard Masqué

    Je vous remercie pour votre article qui s’attache à décrire le parti-pris architectural.

    Pas un article sur ce sujet qui ne cite l’exemple du Guggenheim de Bilbao… et pourtant, tout le monde aura noté que le projet de SANAA est DIAMETRALEMENT opposé à la cathédrale de Frank 1er Gehry !

    Il me semble que si l’on cherchait justement un « effet Bilbao » pour revitaliser le secteur, ce n’est pas un projet invisible qu’il fallait choisir, mais un signal, une Oeuvre, ou pour ne pas dire de gros mots, un machin qui soit photogénique sur Instagram et en Lomography et qui donne envie à toute l’UE de faire un citybreak à Lens avec EasyJet. (ce qu’au passage Metz est en passe de réussir, sans EasyJet)

    Ce serait intéressant d’avoir une interview du Maître d’Ouvrage sur le sujet, mais cela laisse à penser qu’au contraire le projet du Louvre-Lens est aux antipodes de tout ceci : un projet ambitieux en ceci qu’il fait confiance aux visiteurs pour venir chercher des oeuvres. C’est philosophiquement beau…

    … Mais pas sûr que ce soit très efficace en terme de « marketing territorial »

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    • 5 décembre 2012 à 20:40

      Complètement d’accord avec votre commentaire 🙂 Ce nouveau Louvre est beaucoup trop timide à mon goût !

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