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Carte du tracé du futur TGV Médine et La Mecque via Djeddah

TGV La Mecque-Médine : le consortium espagnol double son concurrent français

Un consortium espagnol a raflé mercredi le méga-contrat de train à grande vitesse Djeddah-La Mecque-Médine en Arabie saoudite, au terme d’une bataille de plusieurs mois aux accents politiques, face au tandem français Alstom-SNCF.

Carte du tracé du futur TGV Médine et La Mecque via Djeddah
Carte du tracé du futur TGV Médine et La Mecque via Djeddah. Crédits photo : AFP

Un contrat « d’un montant de 6,736 milliards d’euros, soit le plus gros contrat international jamais remporté par des entreprises espagnoles« , s’est félicité le ministère espagnol des Transports.

La gare de Ryad, en Arabie Saoudite
La gare de Ryad, en Arabie Saoudite. Crédits photo : Bilal Qabalan / AFP

Le projet « Al Haramain« , qui doit aider au transport des pèlerins entre Djeddah et les deux villes saintes de l’islam, est confié au consortium Al-Shoula, composé de douze entreprises espagnoles et deux saoudiennes, a annoncé l’autorité ferroviaire saoudienne (SRO).

Deux entreprises publiques, la compagnie ferroviaire Renfe et l’opérateur du réseau de chemins de fer Adif, mènent ce consortium, qui inclut le groupe de BTP OHL, le fabricant de trains Talgo et la société technologique Indra.

« Une offre économique plus compétitive et une offre technique de qualité égale ont fait finalement pencher la balance en faveur du consortium espagnol« , a affirmé Talgo dans un communiqué.

Le consortium français assurait que son rival espagnol avait accordé un rabais de 30% par rapport à son offre initiale.

« C’est une déception et le rabais de 30% consenti par les Français n’a pas suffi« , a affirmé à l’AFP le ministre des Transports Thierry Mariani. Selon lui, « les Espagnols n’ont pas de projets sur leur espace national, ils sont donc très offensifs à l’international« .

Le président de la SNCF Guillaume Pepy, le 30 septembre 2011 à Bordeaux
Le président de la SNCF Guillaume Pepy, le 30 septembre 2011 à Bordeaux. Crédits photo : Jean-Pierre Muller / AFP

Également interrogé, le président de la SNCF Guillaume Pepy n’a pas souhaité faire de commentaires.

Un porte-parole d’Alstom a lui indiqué que les deux partenaires « regrettent de ne pas avoir été retenus et soulignent qu’ils sont allés au plus loin de leur manœuvre financière dans la détermination du prix proposé« .

L’intérêt de ce juteux contrat réside dans le pèlerinage annuel de la Mecque, où se rendent plus de 2,5 millions de musulmans de par le monde.

« La (nouvelle) ligne de 450 kilomètres de longueur servira à plus de 160.000 pélerins par jour« , soit plus de 60 millions de voyageurs potentiels par an, a souligné Madrid.

Pouvant atteindre une vitesse de 320 kilomètres heure, le tronçon TGV reliera La Mecque et Médine en moins de 2h30.

Le consortium construira notamment les voies ferrées et fournira 35 rames de trains (avec une option d’achat sur 23 supplémentaires), dont il assurera le fonctionnement et la maintenance pendant 12 ans.

« Pour Talgo, ce contrat est une commande de 1,6 milliard d’euros, qui pourrait atteindre 2,4 milliards si les options sont exécutées« , a précisé l’entreprise.

La rumeur d’une victoire espagnole avait circulé avec insistance fin juillet mais la SRO avait affirmé que les négociations n’étaient pas bouclées, tandis que les autorités françaises se voulaient confiantes.

La compétition a été rude entre l’Espagne et la France, dont les groupes SNCF et Alstom s’étaient alliés avec le Saoudien Al Rajhi. En février, le Premier ministre français François Fillon avait abordé ce sujet lors de son déplacement en Arabie saoudite.

Pour l’Espagne, qui souffre fortement de la crise, avec une croissance presque nulle et un chômage record (20,89%) parmi les pays industrialisés, cette bonne nouvelle économique est aussi une forme de reconnaissance.

Cela « démontre que la grande vitesse espagnole est un modèle exportable à d’autres pays et marchés« , faisant de l’Espagne « un pays de référence dans la grande vitesse« , s’est réjoui le ministère.

Il a assuré avoir reçu ces derniers mois de nombreuses visites de responsables étrangers, dont des États-Unis, « pour examiner le système ferroviaire » du pays.

Interrogé par l’AFP, un porte-parole a expliqué que l’Espagne s’intéressait à deux projets de ligne à grande vitesse, en Californie et en Floride, et un troisième au Brésil.

Car le pays est devenu en décembre champion européen de la grande vitesse en nombre de kilomètres installés, doublant la France. Au niveau mondial, il n’est dépassé que par la Chine.

Alors que le trafic reste limité en Espagne, où les passagers ne représentent que 15% du nombre de voyageurs du TGV en France, l’expansion internationale peut être une bonne solution.

Ce contrat est « une plateforme pour de prochains appels d’offres internationaux de projets de grande vitesse« , a souligné Talgo, assurant mener actuellement des discussions commerciales dans 25 pays.

Source : AFP

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L'auteur
Patrick Guyennon

Webmaster d'UrbaNews.fr. Fondateur et curateur de la Revue de Presse UrbaNews.fr. Associé-fondateur et co-gérant d'ATYC. Diplômé de Master 1 en Urbanisme et Aménagement (IUL, UdM). Diplômé de premier cycle en architecture (ENSA Lyon).

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