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Un an après : le Grand Stade de Lille

Si l’enceinte est vraiment de qualité, on peut néanmoins regretter certains aspects.

A l’intérieur du Grand Stade

Commençons par les sièges, on est bien assis dans le stade, il y a de la place pour les jambes (au moins lorsque l’on mesure moins d’ 1m 85), on est pas trop serré avec les voisins et on voit assez bien les matchs où que l’on soit. Par contre, le gris des sièges donne un aspect froid au stade. Heureusement, il était bien rempli cette année de supporters vêtus de rouge.

Si vous êtes en tribune nord ou sud, au-delà du rang 70 vous ne voyez plus les écrans géants, assez pratiques pour connaitre le temps de jeu restant.

Un intérieur un peu terne (crédits : Panoramic)

Un intérieur un peu terne (crédits : Panoramic)

On peut également regretter cet étage de loges qui fait tout le tour du stade, créant un espace vide entre les tribunes basses et hautes. Pour y être allé, le phénomène s’explique par le fait que tous les invités en loges ne viennent pas et que certains présents restent à l’intérieur pour discuter autour du bar et des petits-fours, regardant les actions qu’ils ont ratés à la télévision du petit salon où ils pourront voir le vide qu’ils laissent entre les deux tribunes. On peut donc se demander pourquoi tant de loges dans ce stade donnant l’impression d’un stade jamais plein lors des retransmissions télévisées.

Pour clôturer ce chapitre « intérieur du Grand Stade », les supporters nordistes sont tous (oui tous !) extrêmement déçus par la qualité de la restauration : outre la bière sans alcool (mais ça, on le savait), il n’y a pas de vraie friterie. Les sandwichs sont dégueulasses mais les frites sont encore pires avec leur goût de surgelés pas cuites (où est passée la double cuisson ?!!). Pour les prochaines années, on espèrent avoir le choix entre une frite-fricandelle sauce hannibal ou un américain-biki pour nous tenir chaud pendant les matchs.

En revanche, à l’extérieur du stade, le large parvis et les nombreux bars permettent aux supporters de se restaurer et de boire une bière (une vraie) avant le coup d’envoi.

Facilité des transports en commun

L’arrivée par les transports en commun et les navettes est facile et sans encombres, il suffit juste de se rappeler que le dimanche le centre commercial est fermé et que la station de métro de « Villeneuve d’Ascq – Hôtel de Ville » demande un détour pour arriver au stade.

La sortie du stade pour les usagers des transports collectifs se fait presque tout aussi facilement, d’autant plus que le trajet est gratuit pour les abonnés. Pour le métro, une rame est remplie et l’autre laissé vide au départ de 4 Cantons afin que les usagers le prenant à Cité Scientifique puissent occuper la seconde. L’évacuation est plutôt rapide mais on attend vivement le doublement des rames !

Le problème du stationnement

Ensuite, il y a les automobilistes, pas ceux qui ont couplé leur abonnement avec une place de parking, mais ceux qui cherchent à se garer au plus près, rêvant secrètement d’un stade en drive-in. On leur concédera le prix élevé de la place de stationnement dans les 4 nouveaux parkings construits pour le stade : parking Grand Stade (3 500 places), 4 Cantons (2 100 places), Triolo (1 400 places) et Lezennes (700 places). Si un abonné peut s’y garer pour 6 € le match, il vous en coûtera 12 € si vous avez réservé et 15 € si ce n’est pas le cas. Rappelons tout de même que les seuls parkings auront coûté la bagatelle de 45 millions d’euros.

Le journal « La Voix du Nord » avance le chiffre de 400 à 500 véhicules pour le parking Triolo les soirs de match, avec un record de 800 voitures lors du match de rugby France-Argentine ou le dernier match à domicile du LOSC cette saison contre Saint-Etienne. Ce même parking accueillerait seulement une dizaine de voiture pendant la journée !

Le parking des 4 Cantons est à peine plus utilisé. C’est un « P+R » (comme le parking du Triolo), soit un parking relais pour les usagers du réseau Transpole qui peuvent s’y stationner gratuitement grâce à leur titre de transport (seulement pour l’entrée A), les prix pour les supporters se rendant au stade refroidissent certains, qui préférent le parking sauvage.

Le parking de Lezennes, ou « parking Cristal », n’est lui ouvert que les jours d’événements au stade, soit plus ou moins une fois toutes les deux semaines cette saison, mais reste pourtant éclairé 24h/24…

Les automobilistes cherchent donc une alternative (gratuite) à ces parkings du côté du centre commercial V2 qui a du mettre en place un système de barrières pour empêcher les supporters de s’y garer. Il faut avoir une preuve d’achat de l’un des magasins du centre commercial d’un minimum de 30 € pour que celui-ci soit gratuit. D’autres magasins de la zone préfèrent fermer pour empêcher le stationnement ou d’autres le louent pour 5 €.

Le reste des véhicules se gare n’importe où et provoque la colère du directeur du Héron Parc, obligé de remettre à neuf les espaces verts et barrières à sa charge. Un dossier est actuellement sur le bureau des propriétaires pour la fermeture des parkings aux spectateurs du stade les soirs de match sur toute la zone commerciale.

Quelles solutions peuvent être apportées pour résoudre le problème du stationnement et la sous-utilisation des parkings du stade ?

Les commerçants ont en une simple pour le stationnement sauvage : la verbalisation et/ou l’enlèvement des véhicules. Effectivement, retrouver une jolie prune ou ne plus voir son beau carrosse en sortant du stade vous fera passer l’envie de vous garer comme un bourrin. D’ailleurs, un parking fourrière est déjà prévu pour cela. Il suffit de l’utiliser. Restent aux communes et à la communauté urbaine de se mettre d’accord pour savoir qui en aura la responsabilité.

La baisse du prix des parking est évoquée afin d’inciter les spectateurs à s’y rendre.

Les parkings relais se situant aux abords du site universitaire de la Cité Scientifique pourraient servir pour le stationnement des étudiants la journée, rendant ainsi le campus totalement réservé aux déplacements doux.

Mis à part ces problèmes de stationnement et quelques détails esthétiques à l’intérieur de l’enceinte, le Grand Stade de Lille est une réussite, du moins pour l’accueil d’événements sportifs. On attend avec impatience les retours d’expériences pour les spectacles à venir.

Une conclusion ? Si ce n’est pour le spectacle, allez-y pour l’objet (mais en métro…).

Catégorie:France, Infrastructures
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L'auteur
Pierre Tardy

Rédacteur pour Urbanews.fr & chargé de mission à la MEL. Diplômé de l'Institut d'Aménagement et d'Urbanisme de Lille (IAUL).

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