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Une école de la résilience urbaine dans le futur Wikibuilding

L’équipe du Wikibuilding ouvre mardi soir prochain (1er décembre 2015) un temps de discussion autour du sujet de la ville contributive et de la résilience urbaine. Cette rencontre, organisée à l’espace NUMA, dans le cadre du programme ENGAGE, sera l’occasion d’investiguer en quoi la quête de la résilience urbaine converge vers la mise à contribution de la société civile dans les processus de conception.

Le sujet de la résilience est de plus en plus présent dans la définition des enjeux des opérations de construction, sans nécessairement comprendre son principe. Aujourd’hui, chacun se fait sa propre interprétation, le concept de résilience est soit assimilé à l’idée de retour à l’équilibre après une perturbation, soit à celle d’adaptation en temps réel dans un but d’évoluer.

Appliquée à l’urbanisme, la notion de résilience renvoie à s’intéresser aux capacités adaptatives et de flexibilité des systèmes non plus linéaires mais dynamiques, c’est-à-dire propice au changement, au mouvement.

Autrement dit, on pourrait dire que la résilience est une thérapie polysémique suivie par un système qui cherche à retrouver ses moyens de prospérité.

Ci-dessous, un schéma s’inspirant du modèle scientifique de « cycle de panarchie » pour représenter les différentes étapes qui mènent à l’adaptation d’un usager dans un milieu hyperconnecté. Un bel exemple de guideline à suivre pour la quête de résilience urbaine, potentiellement atteinte via la mise à contribution de la société civile.

Un exemple de guideline pour la quête de résilience urbaine, potentiellement atteinte via la mise en contribution de la société civile. Source : "Database of the Self in Hyperconnectivity", créé par Venessa Miemis

Source : « Database of the Self in Hyperconnectivity », créé par Venessa Miemis

D’après C. S. Holling, ne pas « être résilient » est le fait de ne pas disposer des opportunités nécessaires pour enclencher rapidement un processus de « ré-organisation » et de retour à un état fonctionnel. Dans le cas où la société civile n’a pas été avertie, ou n’a pas pris conscience de ce qu’implique une telle oscillation, la réorganisation peut aller jusqu’à entraîner une reconversion totale du système.

Cette soirée sera alors l’occasion d’investiguer l’aspect « qualité d’apprentissage » de la notion de résilience, c’est-à-dire comment réussir à se forger une « culture de la résilience » afin de permettre à la société civile d’en prendre conscience, de mieux l’appréhender et de l’accepter.

Existerait-il une école de la résilience urbaine ?

La résilience est une forme de prévention, mais vue sous l’angle de la culture elle est une véritable urbanité, un fait de vivre la ville autrement. Pour aller plus loin, allez jeter un œil du côté de l’excellent site « Resilience Science« .

Un moyen pour « apprendre la résilience » serait d’introduire dans les processus de conception d’opération urbaine, une notion propre à l’urbanisme et à l’image de son paysage urbain, celle de l’imagibilité. L’imagibilité, néologisme provenant de l’ouvrage « L’image de la cité » de Kevin Lynch (un must have en urbanisme), est la qualité pour un objet physique de pouvoir véhiculer une image forte à un observateur, si bien qu’il va se forger une représentation mentale, ancrée dans sa mémoire et qui participe à sa culture générale.

L’enjeu ici sera de vérifier l’hypothèse que l’imagibilité peut jouer le rôle d’outil fondamental d’appréhension aux transformations urbaines par le fait-même de permettre une culture de la résilience.

Autrement dit, nous défendrons l’hypothèse que l’imagibilité est vecteur de « culture de la transformation urbaine », elle-même catalyseur de résilience urbaine.

Et si hacker les villes leur donnait plus de force ?

De nouveaux programmes de politiques publiques, comme le City Résilience Profiling Programme de UN-HABITAT,  commencent à développer une approche systémique de la résilience. Cette façon de voir s’appuie sur une intelligence distribuée, apte à se réorganiser rapidement sur de petites échelles, mais en masse. C’est peut-être une piste pour donner aux villes cette fameuse résilience urbaine, c’est-à-dire la capacité à affronter des perturbations et à se remettre rapidement en marche.

Cette intelligence distribuée est le propre de ce que nous appelons les villes contributives. La plupart des pratiques existent déjà et nous échangerons sur les manières d’accélérer ce changement et de multiplier les réseaux contributifs.

Processus de conception du Wikibuilding. Source : wikibuilding.paris

Processus de conception du Wikibuilding. Source : wikibuilding.paris

>>>>> Plus d’informations sur la soirée du mardi 1er décembre 2015 ici

Organisateur : Groupe de travail constitué par Clément Marquet (philosophe, doctorant en sociologie, UFO et Télécom ParisTech) et Alain Renk (architecte urbaniste, co-fondateur HOST et UFO), dans le cadre de la deuxième rencontre de préfiguration du cluster de l’urbanisme collaboratif.

Organisateur invitant : NUMA, Paul Richardet et Nathanael Sorin-Richez.

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L'auteur
Bruno Morleo

Rédacteur et associé / Diplômé en Master Génie Urbain, spécialité développement urbain durable - Chargé de mission Développement Durable au sein d'une collectivité territoriale.

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