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Alex MacLean, des clichés depuis le ciel [Interview]

Alex MacLean révèle depuis le début des années 1990 le monde au présent, tel que nous le vivons. Durant ses études d’architecture et de paysage, il apprend à piloter un aéroplane et combine ses deux passions pour en faire une carrière : révéler au plus grand monde les processus de transformation des espaces, vus du ciel.

Au micro d’UrbaNews la semaine dernière, nous nous laissions séduire par le charme de la troublante vue du ciel de certains échecs et succès de l’urbanisation moderne. Ecoutez plutôt :

A écouter aussi, les clips audios séparés par thématiques, sur notre toute récente page SoundCloud, ici.

De la vue satellite à la vue du ciel

Si l’on maîtrise assez bien les représentations et cartographies de nos villes via des vues satellites, on maîtrise beaucoup moins celles effectuées par la vue du ciel. La fameuse bird view. Cette échelle oblique qui encadre à la fois le ciel, la terre, le bâti, permettant de voir à la fois l’horizon et le bâti. Elle n’appartient ni au temps, ni à l’espace. Alex MacLean réalise ses clichés dans le simple but d’y diffuser une émotion palpable, et la vue d’oiseau semble la méthode adéquate pour y parvenir. Le photographe capte et transmet avant tout la vérité qui se cache derrière un échec ou un succès de l’urbanisation contemporaine. Celle des suburbs d’un côté et des toitures supports d’usages mutualisés de l’autre… Autrement dit, celle de l’épuisement des ressources et des émissions de CO2 amplifiées d’un côté, et celle de la promotion du partage et de la confiance entre usagers d’une ville intense. Après, à chacun son interprétation…

Il capte un instant. Parfois, on se croirait tout droit sorti d’un jeu à la Sim City où les routes et habitations s’y construisent à la chaîne. Parfois, on rêve qu’un jour on puisse détenir autant de potentiel d’usages sur nos toits qu’il en existe à New York. Autant de situation universelles qui ne nous laissent pas indifférents. Que l’on soit issu des sciences de la ville ou pas, on perçoit tous une sensibilité évidente à la thématique de la transformation du sol. Et parfois même on se met à penser à la transformation du ciel. Ces images révèlent un soudain intérêt au droit du ciel, ou plutôt un droit à l’horizon et aux vues. Trêves de poésie, quel serait le résultat si l’urbanisation se pensait non plus par la simple occupation du sol mais aussi par celle du ciel ?

Crédits : Le Château Dans le Ciel©, film réalisé par Hayao Miyazaki

Crédits : Le Château Dans le Ciel©, film réalisé par Hayao Miyazaki

Pattern = figure régulière rythmique

Et puis, en analysant de plus près, on se rend compte qu’une thématique semble être commune à l’ensemble de son oeuvre. Celle du pattern. En musique, le pattern est un schéma rythmique que l’on est capable de reconnaître et de reproduire à l’infini. Un peu comme une figure architecturale. Chez MacLean, ces patterns révèlent la multiplicité des échecs et des succès de l’urbanisation. Elles incluent toutes un rythme particulier. Comme si le photographe voulait transmettre une vision de l’urbain très systématique. Une sorte d’urbanscape interprété comme étant reproduit dans un ordre imprévu mais paradoxalement très précis. C’est ainsi qu’il arrive à rendre, sans la notion du temps ni de l’espace, un aspect dynamique à ses clichés. Le tout, bien sûr, à travers le charme troublant de la vue aérienne.

En images

Les pattern des échecs de l’urbanisation

Juste pour le fun et pour la comparaison, tentez l’expérience de navigation via google maps sur le territoire américain de Galveston, Texas, c’est effarant !

 Les pattern du fort potentiel de l’urbain intense

Finalement, comment photographier le « sustainable landscape » parfait ?

Alex MacLean se fixe aujourd’hui comme défi de pouvoir, à travers une série de photos aériennes, dévoiler ce qui semble impossible : « a sustainable landscape ». Alors, selon vous, cela ressemble à quoi un pattern de développement urbain durable ? Existe-t-il vraiment ? Si oui, il adopte une géométrie variable, et le capturer depuis le ciel rendrait l’inconcevable plus prévisible, et donc plus apprécié.

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L'auteur
Bruno Morleo

Rédacteur et associé / Diplômé en Master Génie Urbain, spécialité développement urbain durable - Chargé de mission Développement Durable au sein d'une collectivité territoriale.

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