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Semaine de la mobilité : la culpabilité de l’automobiliste

Logo de la Semaine européenne de la mobilité.

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Un conseil : Si vous êtes automobiliste, et que, de surcroît, vous voyagez seul au volant d’un vieux tacot, genre Nevada ou mécanique de l’industrie d’une ex-république socialiste soviétique, ne sortez pas de chez vous,… c’est la semaine européenne de la mobilité du 16 au 22 septembre. Un temps réservé à la pratique exclusive de tout ce qui ne ressemble pas, de près ou de loin, à une voiture.

Tout a commencé dimanche soir.  Déjà dans les rues, quelques automobilistes fébriles prenaient les devants d’une semaine critique, bouclant leurs 4X4 à double tour derrière la porte de leur garage pour ne pas risquer un lynchage public d’écolos ou de politiques en quête de bonne conscience environnementale.

Sur les réseaux sociaux, on a commencé à voir tomber des tweets, propos à la limite du subversif ou du discours moralisateur qui pousse au suicide. On a surpris Frédéric Cuvillier, le ministre des transports, en temps normal plutôt intéressé aux TGV ou aux rocades, se livrer à un déchaînement de publications subversives du genre : « LeSaviezVous? Une voiture en autopartage remplace entre 4 et 8 voitures privées » où encore, « En France, 1/4 des déplacements font moins de 1 km. A pied cette distance économise l’émission de 280g de CO2 ! »

 

Mardi à 10h, face aux assauts répétés du ministre et de quelques autres membres du gouvernement, on ne comptait déjà plus le nombre des automobilistes au seuil d’une rupture comportementale, ou simplement, pendus au lacet d’une paire de basket achetée en solde, et jamais utilisée.

Pour les téméraires, les conducteurs de Hummer et autres sophistications automobiles de constructeurs américains qui osaient toujours mercredi s’aventurer sur les routes, il fallait encore faire face aux hordes de marcheurs, de vélos à roulettes (pour les automobilistes récemment convertis), de trottinettes et de triporteurs. A Paris, près des berges de Seine, on pouvait apercevoir Bertrand Delanoë en compagnie d’une caravane de marcheurs, élus et journalistes. Une journée toute trouvée pour promouvoir les nouveaux aménagements sensés rendre le fleuve à ses habitants…  Ailleurs, à Boulogne, le sous-préfet avait remisé la voiture de fonction, troquée contre un vélo…

Aujourd’hui, on avait déjà des nausées, proches de l’overdose de mobilités douces. En tant qu’usagers des transports, on imaginait alors mal l’état, pour ceux qui restaient en tout cas, des mecs en twingo, genre migrateurs pendulaires. Parceque, en plus de voir des ministres et des politiques suer sur des vélos ou sur l’écran de leur smartphone à twitter, on n’a plus compté le nombre des animations, des coups de pubs des collectivités ou des conférence en faveur du vélo ou du tramway à 26 millions du kilomètre. Comme si pour une semaine, mais une semaine seulement, on cherchait à rattraper l’absence de courage, de décisions ou d’engagements politiques sur la question des mobilités alternatives, de leur usage et surtout de leur accès au plus grand nombre, le reste de l’année.

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