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Des logiciels pour comprendre la ville complexe

Un exemple de modélisation urbaine

Cet été, j’ai eu l’occasion de rencontrer Alain Renk dans le cadre d’un entretien. Avec moi, il s’était longuement attardé sur la question de la ville complexe : Un thème auquel il avait par ailleurs, quelques années auparavant, consacré un ouvrage. Tout au long de notre échange, à la manière d’une obsession, Alain Renk m’avait parlé de l’univers du jeu vidéo, de l’intelligence artificielle et des algorithmes, comme autant d’outils de « décomplexification » de la ville contemporaine. Il m’avait parlé de cela, comme autant de réponses capables d’apporter des prises sur les mouvements de fonds, souvent invisibles, qui composent et recomposent nos métropoles et leurs territoires. Pour Alain Renk, c’était simple (ou presque), il fallait trouver un modèle quasi autonome, un écho numérique et algorithmique en somme aux multiples réalités urbaines, et capable de fabriquer de la ville, comme d’anticiper sur son avenir.

Il y a peu de temps, je suis tombé sur le site de Gamr7, une jeune entreprise française spécialisée dans la création instantanée de mondes urbains dynamiques destinée aussi bien aux développeurs de jeux vidéos et de serious game, qu’aux acteurs du monde de l’urbanisme et du développement immobilier. Urban Pad, nom du logiciel développé par cette société, constitue un préalable à l’élaboration d’univers complexes dont les fins ne seraient pas écrites, mais plutôt générées de manière persistante à la force des algorithmes. Contrairement aux classiques du serious game, type Sim City, Urban Pad doit « s’auto alimenter » et ne plus dépendre d’un joueur et d’un esprit « limité » dans l’espace et dans le temps, pour s’écrire et fabriquer de la matière urbaine. L’avènement des écosystèmes technologiques et des systèmes d’auto génération complexes, ouvre de nouvelles perspectives, notamment pour les professionnels de l’aménagement.

En anticipant sur les dynamiques territoriales, ces logiciels pourraient nous permettre de comprendre sinon d’agir en amont des libres fluctuations de la ville parfois dommageables à son environnement et aux conditions de vie de ses habitants.

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L'auteur
Josselin Thonnelier

Diplômé de l'Institut d'Urbanisme de Grenoble en Urbanisme et Projet Urbain, de l'Université de Poitiers et de Moncton (Canada) en Géographie et Sciences Politiques.

2 Commentaires

  • 7 novembre 2010 à 18:17

    Autant sur des questions du type « impact d’une infrastructure sur un réseau donné et connu » cela peut s’avérer intéressant, autant la perspective d’un modèle permettant « d’anticiper sur son avenir », j’attends de voir,

    La construction de la ville ne répondant pas à une logique rationnelle, et ses acteurs encore moins (législations, « combines », copinages, contraintes politiques, usages détournés des aménagements, fiscalités etc. etc.), j’ai du mal à imaginer un modèle prenant en compte ces facteurs.

    Sans vouloir faire le pénible, cela fait un peu planer le risque du maraboutisme « scientifique » à l’instar de ce qui se passe dans le domaine de la climatologie. Une technicisation de l’urbanisme dans l’air du temps (adieu le concours d’ingénieur ;))…

    ça reste un truc à suivre, je vais voir ce que propose Gamr7 🙂

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    • 7 novembre 2010 à 18:34
      Josselin Thonnelier

      D’accord avec toi Jérémy, l’approche de la ville et de son développement, notamment dans ce qu’elle recouvre de politiques et de jeux d’acteurs peut difficilement s’envisager à l’aune d’un modèle algorithmique aussi complexe soit-il.

      D’accord également avec le fait que le développement de la ville ne pourra probablement jamais se résumer à une suite de calculs et de variables « fermées » bien que multiples dans leurs formes et dans leurs inter relations!

      Les modèles informatiques pourraient en revanche nous permettre de tester, dans des contextes bien précis (encore faut-il pouvoir mesurer et comprendre l’essence de ces contextes…), la réaction de l’environnement urbain à l’apport de nouveaux éléments économiques ou bien encore culturels…

      Ces logiciels peuvent être une force, comme ils peuvent, selon l’utilisation que l’on souhaitera en faire, se révéler totalement inutiles voir même dangereux.

      RÉPONDRE

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