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Les cahiers du jeu vidéo, légendes urbaines

En tant que joueur, les villes dans les jeux vidéos m’ont toujours intéressé. Qu’il s’agisse de les bâtir, de les détruire, d’y combattre ou d’y faire des courses-poursuites à des allures folles, la ville est depuis les commencements de cet art, une composante essentielle de l’expérience de jeu. Simple décors, ou acteur essentiels, rares sont les jeux à faire l’impasse sur les espaces urbains.

Durant de nombreuses années, penser la ville à travers les jeux vidéos ne semblait cependant pas être une démarche digne d’intérêt. Malgré des titres mettant la construction urbaine au centre des attentions du joueur (Simcity dès 1989!), la démarche était encore entravée par des contraintes techniques (manque de « réalisme ») et sociales (le jeu vidéo, ce jouet). Avec le temps, une meilleure acceptation des jeux vidéos, des techniques de réalisation plus pointues et un recul apporté par plusieurs décennies de création ont logiquement permis de jalonner le terrain et de le rendre propice à des analyses « sérieuses ».

Cet à cet exercice que les éditions Pix’n love se sont adonné. En reprenant diverses images fantasmées des villes dans les jeux vidéos et en les soumettant à l’avis de géographes, architectes, joueurs et journalistes, Pix’n love a réussi à publier un ouvrage apportant une analyse et un recul très enrichissant sur ce que les jeux ont à nous dire de l’espace urbain. Véritable carte mentale de la ville mondiale, l’ouvrage rend ainsi compte de la maturité que les jeux vidéos sont parvenus à acquérir dans l’analyse et la représentation des espaces dans lesquels sont amenés à évoluer les joueurs. C’est également l’occasion de se rendre compte des déboires d’une industrie grisée par son propre potentiel, qui tend à faire passer le détail avant l’imaginaire, en cherchant moins à reproduire le réel qu’à offrir du rêve.

Place au rétro-gaming

Cet ouvrage, passionnant, se penche également sur les mécanismes qui sous-tendent les jeux vidéos  : tant du point de vue architectural (avec la participation de level designers) que social (quelle est donc vraiment la liberté offerte au joueur dans les Sims ?). Si l’ouvrage flatte parfois, il n’hésite pas non plus à appuyer là où ça fait mal, et c’est aussi pour cela que sa lecture est si intéressante. Il y avait longtemps que je souhaitais parler de jeux vidéos sur Urbanews et je suis heureux d’avoir une si bonne occasion de le faire; d’autres sujets en parlerons probablement à l’avenir, et je n’hésiterais pas à citer le superbe travail de Pix’n love (promis, je n’ai pas d’action chez eux).

Mirror's Edge, un jeu inspiré du Parkour dans lequel le joueur est amené à se déplacer sur les toits d'une cité trop pure pour être honnête

GTA4, le jeu évènement permettant au joueur de traverser l'ensemble des couches sociales d'un New York satirique et sombre

Vous pourrez vous procurer ce Cahier du jeu vidéo (le numéro 3) sur le site des éditions Pix’n love, que je remercie au passage pour le petit post-it: voici des gens bien qui souhaitent bonne lecture à leur lectorat ! Bravo !

Images provenant de editionpixnlove.fr

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