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Anne Hidalgo donne les premières clés du budget aux parisiens

À la veille de la clôture des votes pour le Budget Participatif de la Ville de Paris, il vous reste encore 24h pour décider de 5% du budget d’investissement de la Ville de Paris. Avec l’équivalent de 20 millions d’euros pour l’année 2015, et jusqu’à 426 millions d’euros à la fin de la mandature, Anne Hidalgo, Maire de Paris,  s’engage à « donner les clés du budget aux parisiens ».

Plus que 24h pour aller voter ! Source : http://connect.paris.fr

Plus que 24h pour voter pour vos 5 projets favoris, en ligne ou en Mairie ! Source : http://connect.paris.fr

Depuis une semaine, les habitants de Paris les plus curieux ont pu voter pour leurs 5 projets favoris à partir d’une sélection de 15 projets proposés par la Ville. Réalisable à court terme, ces 15 projets vont de l’embellissement des rues à la création de nouveaux espaces de coworking en passant par de nouvelles formes d’intégration de l’art en ville. Regardez plutôt :

Si vous faîtes partis de ces curieux, le vote est encore possible jusqu’à demain (mercredi 1er octobre) sur le site dédié : HTTP://BUDGETPARTICIPATIF.PARIS.FR.

Le budget participatif, c’est quoi ?

Le budget annuel de la Ville de Paris est de 8 milliards d’euros. 82 % des dépenses sont consacrées au fonctionnement et 18 % à l’investissement. Le budget de fonctionnement retrace l’ensemble des dépenses et recettes nécessaires à la gestion courante de la ville (rémunération des personnels, achats des services, subventions aux associations, etc.). Le budget d’investissement correspond à toutes les dépenses de construction, de rénovation de bâtiment ou de l’espace public comme la voirie ou les jardins.

Budget de la Ville de Paris : entre dépenses fonctionnelles et d'investissement. Source : le site  http://connect.paris.fr

Budget de la Ville de Paris : entre dépenses fonctionnelles et d’investissement. Source : le site http://connect.paris.fr

Le budget participatif propose aux Parisiens de décider de l’utilisation de 5 % du budget d’investissement, soit 426 millions d’euros entre 2014 et 2020. Le budget de la Ville de Paris est voté par le Conseil de Paris qui prévoit les dépenses et les recettes de la collectivité pour une année.

Budget de la Ville de Paris : le cycle d'investissement. Source : le site http://connect.paris.fr

Budget de la Ville de Paris : le planning prévisionnel de l’application de l’investissement participatif. Source : le site http://connect.paris.fr

Les projets en question

Petit tour d’horizon des projets les plus populaires et prémisses des futurs projets parisiens financés par la foule. Le TOP 5 des projets les plus populaires :

1/ Jardins sur les murs : Soit à partir du sol, avec des plantes grimpantes aidées, au besoin, par une structure d’accroche formée de câbles tendus. Soit en intégrant la flore au bâtiment, grâce à des balconnières, des jardinières, voire un système plus complexe de placage de terre sur la façade.

2/ Reconquête urbaine : Transformer, par des interventions artistiques ou paysagères, des espaces dégradés et peu avenants sous le boulevard périphérique. Et réhabiliter des espaces dégradés ou délaissés : friches et interstices urbains, recoins, murs pignons…

3/ Cultiver dans les écoles : Apprendre la patience, respecter l’environnement et le travail des autres, comprendre le climat, maîtriser la gestion raisonnée de l’eau, découvrir la biodiversité en ville, aborder l’alimentation et la consommation durable… 

4/ Trier ses déchets au plus près : Mise en œuvre de dix « Éco-points mobiles ». Autrement dit, dix remorques aménagées tractables. Et l’installation de vingt colonnes à verre enterrées supplémentaires pour le dépôt des bouteilles et autres récipients en verre.

5/ Coworking étudiants-entrepreneurs : l’originalité consiste à réunir, dans un même lieu, des étudiants et des entrepreneurs. Avec un double objectif pour cette association de talents : favoriser l’insertion professionnelle des étudiants et accompagner le développement des entreprises.

Des limites à l’envie d’aller plus loin

On comprend très vite les limites de cette initiative une fois qu’on se donne à l’exercice du vote. Ce premier constat montre que le votant-type est un parent d’élève de la classe moyenne, habitant proche du boulevard périphérique et intrigué à l’idée de travailler avec des étudiants. Pourquoi pas. Attention tout de même à ne pas franchir la limite du gossip urbain, cet urbanisme de comptoir, le genre que l’on entend chez sa coiffeuse, son banquier ou lors d’un apéro chez le voisin ou ses amis. Aujourd’hui tout citoyen avisé prétend ainsi jouer un rôle dans la transformation de sa ville ; car finalement toutes mutations urbaines est avant tout une histoire de quartier, de foyer.

Quoi qu’il en soit, l’urbanisme participatif est vraiment tendance… Après tout pourquoi pas, le Budget Participatif, nous donne (quelques) clés du budget parisien, encore faut-il vouloir entrouvrir la porte d’un monde prédéfini, pas forcément malléable.

Néanmoins, on ressent très vite l’envie d’aller plus loin, et c’est pourquoi le deuxième volet du projet « Budget Participatif » semble beaucoup plus excitant. En effet, dès 2015, ce seront les Parisiens qui pourront proposer leurs propres projets, à l’échelle de la ville de Paris, ou pour leur arrondissement. Ces projets, après expertise et budgétisation des directions de la ville de Paris, seront votés chaque année en septembre. Les projets qui auront remportés le plus de suffrage seront réalisés pendant la mandature.

De quoi permettre aux habitants de Paris de participer pleinement aux mutations de leur ville. Du vrai bottom up en somme, s’inspirant des initiatives avancées à New-York, Porto Alegre (depuis 1989), Séville, Toronto ou Berlin… Regardez :

à New York : 

à Berlin : 

Si vous avez l’esprit critique et pour en savoir plus sur la phénoménologie du budget participatif, aller jeter un œil au texte de Julien TALPIN, « Les Budgets Participatifs en Europe : des pratiques diversifiées, des résultats inégaux« 

Catégorie:France, Urbanisme
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L'auteur
Bruno Morleo

Rédacteur et associé / Diplômé en Master Génie Urbain, spécialité développement urbain durable - Chargé de mission Développement Durable au sein d'une collectivité territoriale.

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