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Euro 2012, l’inévitable catastrophe urbaine de l’Ukraine

Stadion Olimpiyskiy – Kiev. Source : Info-stades.fr

Que l’on soit passionné de foot ou non, quand on est un acteur du développement urbain on s’intéresse forcément (de près ou de loin) au championnat d’Europe de football. L’Ukraine et la Pologne sont les deux hôtes de cette compétition européenne qui commence demain (8 juin) jusqu’au 1er juillet. Depuis 2007, l’année de l’obtention du marché, ces deux pays se mobilisent pour la construction de nouvelles infrastructures et logistiques (stades, routes, transports en commun, services, commerces…). Le but étant de gérer de façon optimale les flux humains et matériels qu’un pareil événement peut engendrer. Ainsi, de tels investissements peuvent offrir des bénéfices non négligeables pour le développement urbain durable de ces deux pays hôtes.

Seulement voilà, les premiers constats des éventuelles retombées économiques ne sont pas tout-à-fait réjouissants, notamment concernant l’Ukraine. C’est une véritable catastrophe urbaine globale, au sens où elle agit à la fois sur l’économie, la politique, la culture, la société et, bien sûr, sur l’environnement. Lisez plutôt :

A lire sur 20minutes.fr :

KIEV – L’Ukraine s’est dotée de nouvelles infrastructures pour accueillir l’Euro-2012 de football, mais les retombées économiques du tournoi seront loin de compenser le coût astronomique des dépenses de l’ex-république soviétique, aggravé par la corruption, estiment des experts.

Entretien avec l’économiste ukrainien Andrey Novak à lire (en anglais) sur euractiv.com :

Le championnat de football de l’Euro 2012, que l’Ukraine doit accueillir avec la Pologne, a été mal organisé et pourrait mener à une dette extérieure catastrophique pour Kiev, selon des experts indépendants.

Le très complet article et de loin le plus original, est à lire sur l’excellent So Foot.fr :

Sur le coup, on a pensé avec compassion aux ministres du Tourisme polonais et (surtout) ukrainien.

« C’est bête d’avoir fait beaucoup d’investissements et puis de dire aux gens qu’ils ne peuvent pas venir, car il y a des bandits et des escrocs qui veulent gagner beaucoup d’argent à l’occasion de cet Euro. » [L’étonnante réaction de Michel Platini, président de l’UEFA]

A lire sur Slate.fr :

Alors que la France commence la construction des stades de l’Euro 2016 en pleine crise financière, la question de la rentabilité économique se pose. Une question complexe et trop souvent traitée de manière partisane.

Supporters de l’équipe de France. Source : So Foot.fr

Pour les architectes, Info-Stades.fr nous présent les 8 stades qui accueilleront des matchs de l’Euro 2012 :

Le match d’ouverture se jouera dans le stade national de Varsovie et le finale aura lieu dans le stade Olympique de Kiev.

Très chers passionnés, on vous donne rendez-vous bientôt pour un premier bilan des retombées urbaines et impacts environnementaux. D’ici là, profitez (néanmoins) du spectacle !

Catégorie:Urbanisme
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L'auteur
Bruno Morleo

Rédacteur et associé / Diplômé en Master Génie Urbain, spécialité développement urbain durable - Chargé de mission Développement Durable au sein d'une collectivité territoriale.

5 Commentaires

  • 11 juin 2012 à 14:16

    Le peuple crie famine et la révolte gronde, donnons lui de beaux jeux et du pain …

    On pourrait presque tirer un parallèle, certes rapide, entre César offrant des jeux pour calmer le peuple et cette situation de crise qui est distraite par une agitation superficielle et sportive.
    A l’heure ou le durable devrait prédominer, on peut en effet se poser la question de la légitimité de tels investissements dans ces manifestations éphémères. Espérons que les retombées économiques sur le moyen et long terme ne soit pas des retombées « calamitique » …

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    • 11 juin 2012 à 14:40

      Oui et en même temps, on doute fort que des villes comme Donetsk, Kharkiv, Gdansk, Wroklaw et Lviv auraient pu bénéficier (en aussi peu de temps) de services urbains aussi performants. Autoroutes, hôtels, transports en commun, rénovation des aéroports… Sans parler de Stades, véritables lieux de célébration pouvant se décliner à plusieurs types de spectacles différents.
      Après, là où je suis tout à fait d’accord avec vous, c’est que ces infrastructures ont été pensé principalement pour supporter un tel événement et semblent clairement sur-dimensionné par rapport aux besoins locaux.
      A voir si ces investissements sont la base d’un futur boom urbain ou simplement les vestiges nostalgiques de 3 semaines de gloire, synonyme de gouffre financier.
      Je lisais (justement) récemment des témoignages d’ukrainiens locaux qui se plaignaient de l’accessibilité aux stades, trop contraignante. Si déjà aujourd’hui cela ne fonctionne pas, on peut envisager des « retombées calamitiques » comme vous dîtes.
      Au plaisir,
      Bruno.

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